Manifestation – Le désarroi des agriculteurs bio
25 septembre 2025 sur ICI 12-13 de France 3 Aquitaine
Présentateur : Depuis 11h30, les agriculteurs bio manifestent à Bordeaux, ils se sont donnés rendez-vous place de la Bourse car la filière biologique est inquiète pour son avenir. Je vous le disais à l’instant ; les coûts de production ont augmenté, les ventes dans la grande distribution ont reculées et les aides publiques ne suivent pas. Pour bien comprendre l’inquiétude de la filière, voici le témoignage d’un agriculteur girondin qui s’est reconverti en bio, mais qui dénonce un grand marasme ambiant dans le secteur. A Camblanes et Meynac, Gwladys Bonnassie, avec Ludovic Anato.
Journaliste : Dans ses étals, Olivier Reumaux vend ces légumes tout juste ramassés. Viticulteur en rouge, blanc, rosé depuis 1990, il n’a pas attendu la crise viticole pour se reconvertir en bio et se diversifier.
Olivier Reumaux : Faire uniquement de la vigne en bio, c’est pas écologique et intelligent. Donc on est allé un peu plus loin. On a diversifié, en faisant du maraîchage et du maraîchage diversifié. C’est-à-dire qu’aujourd’hui on fait 40 légumes différents. Avec un objectif commercial, c’est d’avoir sur à peu près 45 semaines des légumes en production.
Journaliste : Avec ces deux salariées et sa femme, ce passionné d’agronomie est également éleveur de 250 poules bio à Camblanes et Meynac aux portes de l’Entre Deux Mers. Et son ambition n’est pas de produire plus, mais de produire mieux.
Olivier R. : Qu’est-ce qu’on choisit de mettre dans sa gamelle ? Est-ce qu’on veut mettre des produits sains qui soient produits localement ? Ou bien mettre n’importe quel produit pas cher, produit à 2 000, 3 000 kilomètres, qui a fait du camion sous azote, etc. Et qui a fait 15 jours de frigo.
Journaliste : Malgré la mise en place d’un plan stratégique national pour la filière bio, il dénonce un contexte économique difficile.
Olivier R. : L’agriculture bio aujourd’hui est dans un grand marasme, avec beaucoup / un certain nombre de déconversions, je ne connais pas les chiffres exactement, mais il est clair qu’il y a des déconversions et des exploitations qui ne sont pas reprises en bio, et demain on risque d’avoir des problèmes en termes de production. Il y a un très bel avenir à l’agriculture bio, mais il faut, je peux vous assurer, beaucoup d’énergie, beaucoup de moral, et il faut vraiment y croire.
Journaliste : L’exploitation vient d’être la première ferme labellisée Gironde Alimen’terre, un programme du département qui accompagne l’agro-écologie de proximité.
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