Voyage dans le temps
Accrochez-vous au siège du tracteur !
Nous quittons la première partie du XIXe siècle où les vins connaissent une large période de prospérité, pour stationner dans la seconde moitié de cet ère, remuée par les maladies, les parasites et la guerre des hommes.
Les 3 champignons tueurs de vigne

Le commerce bat son plein ! Les navires importent des denrées et autres objets exotiques. Avec ces nouveaux goûts et ces trouvailles, de minuscules visiteurs s’invitent dans nos contrées : des champignons !
Ces maladies cryptogamiques, venues d’Amérique, ravagent les vignes. Elles s’attaquent aux feuilles et aux baies puis, en s’insérant dans les tissus, peuvent provoquer la mort des pieds de vigne.
Dévastatrices et inconnues, ces « pourritures » sont des assaillants à prendre au sérieux.
Ainsi, les vignerons doivent combattre les 3 infections presque simultanées :
– L’Oïdum ou « pourriture blanche » arrive d’Amérique en 1845. Elle crée un feutrage blanc sur les feuilles attaquées.
– Le Mildiou (ou Mildiew) fait son apparition en 1878. Ce champignon « peronospora viticole » provoque des pertes spectaculaires. Les feuilles de vigne se colorent en noir ou tombent. Les grains de raisins sèchent et restent vert. Impossible de transformer la vendange en vin de qualité.
– Le Black Rot ou « pourriture maculée » se développe sur les jeunes pousses de la vigne. Il provoque des taches et boursouflures. Quand les fruits sont assaillis, ils se dessèchent et se momifient.
La vigne française n’a pas la capacité de se défendre. Le temps que les vignerons s’adaptent, les pertes sont considérables. Toutefois, les observations-terrain et les travaux de recherche permettent de dégager des armes pour lutter contre ces maladies : Le cuivre et le soufre.
Encore aujourd’hui, nous utilisons ces produits avec parcimonie et toujours dans le respect de l’agriculture du vivant.
Phylloxera, petit puceron, gros dégâts
L’année 1860 marque l’apparition en Gironde d’un puceron appelé Phylloxera. Il mesure moins de 0,5 mm et a provoqué la mort de millions d’hectares de vignoble. Petit mais costaud !
La recherche apporte une solution en utilisant les capacités naturelles de la vigne : Associer un porte-greffe de vignes américaines résistantes, avec les vignes européennes plus qualitatives.
Un plan de sauvegarde est mis en place pour contenir le Phylloxera et replanter progressivement le vignoble.
Grâce à cette technique, on associe la qualité de résistance des vignes américaines avec les qualités organoleptiques et agronomiques des vignes françaises.
Les vignerons mobilisés

Les 2 guerres mondiales affaiblissent encore le vignoble français par le manque de main-d’oeuvre.
Combattants, prisonniers, blessés de guerre, déportés, ces hommes et leurs savoirs ne peuvent plus prendre soin de la vigne. Une grande partie du vignoble est donc délaissée.
En sus de ce manque de bras, les restrictions limitent l’attention portée à la vigne (pénurie de produits indispensables), les maladies cryptogamiques en profitent et le commerce se fait rare.
Le label AOC
C’est dans ce contexte que les AOC ou Appellation d’Origine Contrôlée apparaissent. Ce label est l’aboutissement de plusieurs siècles de reconnaissance et de recensement des différents terroirs de qualité en France et notamment à Bordeaux.
Aujourd’hui, ces AOC continuent de structurer le vignoble Bordelais. On compte en 2020, suite à de multiples réorganisations, plus de 50 appellations en Gironde.
« Ces appellations constituent un formidable atout pour nous. Elles permettent assurément de relever les défis de l’avenir ».
À bientôt, pour de nouvelles découvertes !
Nicolas R.